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6 juillet 2014 7 06 /07 /juillet /2014 16:10

  IMGP0012  L’apparition des collèges est liée à la création de l’Université. Ces institutions ont une finalité humanitaire et veulent répondre aux problèmes  que soulèvent :

l’arrivée de jeunes plus ou moins « importés », d’origines socio-économiques diverses,

l’existence, parmi eux, d’étudiants pauvres, livrés à la rue, au statut particulier et sans attache familiale.

    Les réponses sont diverses :

comme dans d’autres universités, le mécénat par lequel le donateur reçoit, en retour du bénéficiaire, un engagement moral et religieux ; ce dernier doit prier pour le salut de son donateur et des membres de sa famille,

la création de collèges  afin d’améliorer le quotidien de l’étudiant par l’accueil dans des institutions spécifiques,

à la mission sanitaire des hôpitaux s’adjoint le service hôtelier pour les étudiants pauvres comme le souhaitent les lettres du pape Grégoire IX (22 décembre 1233) puis le pape Innocent IV (19 décembre 1245) ; à Toulouse l’hôpital Saint-Raymond va offrir une douzaine de lits. En effet, le pape Grégoire IX, dans une lettre du 28 avril 1236, garantit une indulgence spéciale à tous ceux qui  pourraient donner des aumônes à l’hôpital Saint-Raymond car « une telle multitude était rassemblée là qu’on peut leur fournir des lits et toutes les choses qui leur sont nécessaires ».En février 1250, l’évêque d’Agen, Guillaume, ancien inquisiteur, donne une maison, contigüe à l’hôpital Saint-Raymond, à l’abbé de Saint-Sernin ; à partir de 1256, la maison  devient un gîte pour les étudiants pauvres qui dsiposent de cellules et de salles d’étude. Quelques années après, l’hôpital de Saint-Jean de Jérusalem ou hôpital Rémésy accueille des étudiants pauvres malgré la lettre du pape Grégoire IX  qui, dans une lettre adressée à Romain de Saint-Ange, rappelle la mission première de l’Université à savoir la répression de l’hérésie et veut que soient dissous les « rassemblements d’étudiants » : « volumus confratrias et colligationes omnino dissolvere »

    La fondation d’un collège a lieu le 29 mars 1243 grâce à l donation de maisons par Vidal Gautier, riche bourgeois toulousain : « Moi, Vidal Gautier, je concède aux étudiants pauvres faisant leurs études à Toulouse cinq maisons et leurs dépendances… pour le salut de mon âme et des âmes de mes père et mère ».

    Il souhaite qu’y soient logés une vingtaine d’étudiants au moins, issus de douze diocèses différents. Il souhaite ainsi  assurer et renforcer le rayonnement régional de l’université  toulousaine alliant ainsi les finalités matérielles (le collège vivra grâce aux revenus de dix-huit maisons en location ou fermage) et spirituelles (les étudiants doivent assister aux offices religieux).

    Malgré toutes ces conditions favorables, le collège connaîtra un certain échec lié probablement aux difficultés et vicissitudes que connut l’université peu après sa création.

    Ce n’est qu’au XIVe que Toulouse connaîtra la création d’autres collèges séculiers.

    En 1319, Guillaume de Montlauzun, ancien professeur de droit canon et avant sa nomination comme abbé de Montierneuf à Poitiers (1319), cède sa maison de Toulouse pour en faire un collège qui accueillera six étudiants

 

    En 1337, est fondé un troisième collège : le collège d’Arnaud de Verdalle, ancien professeur de droit à l’université de Toulouse avant de devenir évêque de Maguelonne en 1343.

    Il répond comme ses prédécesseurs à un don charitable pour des étudiants pauvres. L’organisation fonctionnelle (nomination de proviseurs) et les aspects matériels et financiers sont précis ; les étudiants élus appartiennent à la famille du donateur, aux habitants de Saissac et du diocèse de Carcassonne. Quant aux pauvres acceptés, ils ne doivent ni être souffrants de maladie ni handicapés moteurs.

    Ce qui spécifie la fondation ce sont les préoccupations universitaires à travers l’obligation au travail, l’assiduité dans les études afin de devenir de bons étudiants et de réussir ; une bibliothèque est mise à leur disposition ainsi que des salles ; la formation est choisie par l’étudiant avec le souci de rentabilité et d’efficacité.

    Le fondateur insiste aussi sur la dimension spirituelle : « cette maison doit subsister sur des fondements spirituels ». Deux clercs sont chargés de transmettre et de renforcer les principes de la foi avec les offices, les sermons, les prières quotidiennes et les confessions fréquentes. Il définit la vie communautaire à travers la présence au repas, les services de table et la lecture pendant les repas à tour de rôle.

    Des « collèges » monastiques existent : le « collège » Saint Bernard (1281) sous l’autorité de l’abbaye de Grandselve reçoit des cisterciens pour parfaire leurs études dans le cadre de leur clôture. Le « collège » de Moissac  ou collège de Saint Pierre des Cuisines (1286-1290) reçoit des bénédictins dans le cadre de leur ordre. Quant au « collège de Boulbonne » ou de Bolbonne (1286-1290) on connaît sa fondation mais, ses archives ayant été détruites, on ignore son histoire.

    La Daurade accueillait aussi des étudiants-moines au même titre que les dominicains, les carmes, les franciscains et les augustins.

    Le « collège » Saint Martial (1358) est une fondation directement papale. Ces collèges ont peu de rapports avec l’université toulousaine.    

 

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